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revue de presse : Erétrie, Cité sous terre

L’Ecole suisse d’archéologie en Grèce présente pour la premier fois à Bâle le résultat de quarante-six ans de fouilles suisses sur Eubée. Fascinant.

Il faut y arriver en bateau, dans le sillage des siècles qui ont brassé les eaux de l’étroit détroit de l’Euripe, et murmurer avec Apollinaire: «Ouvrez-moi cette porte où je frappe en pleurant / La vie est variable aussi bien que l’Euripe.». A une heure de route au nord d’Athènes, puis à une vingtaine de minutes de bateau depuis Oropos, la bourgade d’Erétrie ronronne, posée entre terre, mer et soleil, couvée par une colline rocailleuse habitée par les dieux depuis la nuit des temps.

A la surface, une charmante station balnéaire pour Athéniens, quelques dizaines de maisons néoclassiques, des auberges les pieds sur les galets du port de pêche, des mobylettes pétaradantes, des rues larges, selon le plan dessiné par Eduard Schaubert au XIXe siècle, lorsque l’Etat grec imagina Erétrie en ville nouvelle modèle.

Sous la terre: une cité enfouie qui compte parmi les plus importantes de la Grèce antique, lieu de contact essentiel entre Orient et Occident, ville pionnière de la colonisation grecque à l’ouest, maîtresse d’une flotte puissante qui nargue jusqu’aux Perses qui viennent la détruire en 490 avant J.-C., site même où serait né l’influent mythe de Narcisse et où a surgi l’écriture alphabétique en Grèce et, partant, dans toute l’Europe.

Urbanisation. Cette cité disparue, miraculeuse, ce sont des archéologues suisses qui la ressuscitent depuis que, il y a quarantesix ans, au début des années 60, le Gouvernement grec, inquiet de l’urbanisation d’Erétrie, fait appel à eux, puis leur confère, en 1975, le statut juridique d’Ecole suisse d’archéologie. Pour la première fois depuis le début des fouilles, une exposition permet de prendre la mesure à la fois du travail accompli par les archéologues et de l’intérêt extraordinaire du site.

D’avril à août, elle a eu les honneurs du Musée archéologique national d’Athènes – une première pour une école archéologique étrangère. Ce 22 septembre, elle s’ouvre au prestigieux Antikenmuseum Basel und Sammlung Ludwig dans une mise en scène très attendue.

En quelque 500 objets provenant bien entendu du Musée d’Erétrie, mais aussi d’Athènes, de Rome, du Louvre ou de Londres, d’une pâle idole cycladique en marbre datée de 2500 avant J.-C. à une simple cruche en céramique retrouvée dans une tombe du VIe siècle après J.-C., de boucles d’oreilles en or à des amphores funéraires coquines en passant par des chefs-d’œuvre de la frise d’un temple d’Apollon ou des osselets d’enfant, près de 3000 ans d’histoire d’Erétrie se déroulent sous nos yeux: une préhistoire en contact avec les Cyclades, le déclin après l’effondrement de la civilisation mycénienne, un premier âge d’or au VIIIe siècle avant J.-C., avec croissance démographique, maîtrise de la mer, élevage de chevaux, échanges commerciaux avec l’Orient et l’Occident, des constructions nombreuses, une révolte contre Athènes en-411, un deuxième âge d’or aux IVe et IIIe siècles, des quartiers qui s’agrandissent, des murailles qui sortent de terre, un gymnase, un théâtre, puis, avec l’époque romaine, le lent déclin avant l’abandon quasi total du site au Ve ou VIe siècle de notre ère.

En 1436, le voyageur et commerçant Cyriaque d’Ancône s’y arrête et décrit les murailles et le théâtre dans un fameux Commentaria. Mais la ville antique tombe dans un relatif oubli jusqu’au XIXe siècle, lorsque le Grand Tour romantique s’étend de l’Italie à la Grèce.

En 1834, les Grecs récupèrent l’Eubée des mains des Ottomans et y fondent Néa Psara à l’emplacement d’Erétrie pour accueillir les réfugiés de l’île de Psara, dévastée par les Ottomans, puis des réfugiés de la guerre gréco-turque en 1923. Néa Psara redevient Erétrie en 1960 et se transforme gentiment en un havre de week-end pour Athéniens. De 1800 habitants en 1960, Erétrie est passée à 3000 en 2000 et 6500 en 2010.

Des pillards aux Suisses. Les archéologues grecs fouillent le site dès 1885, les pillards violent de nombreuses tombes, puis les Américains et les Allemands s’y intéressent avant qu’il ne soit confié aux Suisses en 1964. En quarante-six ans, de vastes pans de la cité ont été mis au jour sur quelque 10 000 m2.

Où que l’on tourne son regard, présent et passé se superposent. A la sortie de la ville, les maisons dites du quartier de l’Ouest, fouillées dès les années 60 et 70, étalent leurs pièces sur 1200 m2 chacune, réparties en un plan à deux cours repris plus tard par Vitruve dans son Traité d’architecture. Entre deux herbes folles, une baignoire sabot posée au même endroit qu’il y a 2000 ans.

En marchant au nord, le théâtre, le temple de Dionysos, le gymnase, puis, au sommet de l’Acropole caillouteuse, le sanctuaire d’Athéna. En redescendant vers le port, la Maison aux mosaïques, dont les motifs superbes – Gorgone, sphinx, panthères, monstres marins, griffons –, parmi les plus anciens et les mieux conservés de cette époque, est une attraction exceptionnelle.

A côté, le Sébasteion, un temple du culte impérial datant de la fin du Ier siècle avant J.-C. et occupé au moins jusqu’au IIIe siècle après, une découverte récente qui éclaire l’histoire romaine méconnue de la ville. En descendant vers le port, au cœur de la ville actuelle, le sanctuaire d’Apollon Daphnéphoros, puis le quartier de l’Agora, sa fontaine publique, sa Tholos circulaire et, au sud, est l’Iseion, temple dédié à Isis lorsque la déesse égyptienne était à la mode et, enfin, une palestre, espace d’entraînement pour athlètes, et les bains du port.

A l’ouest de l’Acropole, la tombe macédonienne dite aux Erotes. A quelques kilomètres à l’est, à Amarynthos, le sanctuaire d’Artémis Amarysia lieu de culte essentiel d’Erétrie et objet de spéculations durant des décennies, désormais localisé. Tout autour d’Erétrie, les restes des murailles érigées dès le VIe siècle, complétées à plusieurs reprises, cavalant par-dessus l’Acropole.

Cet été, la dizaine d’étudiants en archéologie, venus comme chaque année fouiller les terrains de l’Esag, ont mis au jour une pièce au sol orné d’une mosaïque indiquant avec quasi-certitude la présence de thermes, qui seront fouillés l’été prochain.

«C’est l’étape suivante, explique Sylvian Fachard, secrétaire scientifique de l’Esag en Grèce, responsable de son bureau d’Athènes et seul permanent suisse de la mission. L’intérêt des recherches se porte désormais sur l’époque romaine. On a longtemps cru que l’occupation était terminée après Sylla, au Ier siècle avant J.-C. Mais la découverte du Sébasteion a changé notre vision d’Erétrie durant l’époque romaine. C’est le début d’un processus. Dans cinq ans, nous y verrons plus clair.»

Le site d’Erétrie, unique en son genre, attirant des archéologues et des historiens du monde entier, regorge encore de richesse et la cité sous terre n’a de loin pas encore livré tous ses secrets. «Toute fouille est une marche vers l’inconnu, mais il y a encore un grand potentiel, sourit l’historien Pierre Ducrey, grand amoureux du site et parmi ses plus anciens connaisseurs, directeur de l’Esag de 1982 à 2006, actuel vice-président de son comité de fondation.

L’apport de toute découverte en Grèce en général et à Erétrie en particulier peut entrer dans l’histoire universelle. Vous cliquez sur le moindre événement ou objet et les portes s’ouvrent sur des pans entiers de l’histoire, de l’histoire de l’art, de la philosophie, des sciences politiques. Erétrie est un concentré d’histoire grecque, et donc occidentale!» Très riche en documents épigraphiques de toutes sortes, Erétrie est une des villes antiques les mieux documentées.

Ainsi, au début du IIIe siècle av. J.-C., les noms et communes d’origine de tous les citoyens mâles adultes du territoire furent inscrits sur de grandes stèles, révélant près de 2400 noms. Ce recensement, unique en son genre, fait de la population d’Erétrie la mieux connue du monde grec!

«Erétrie est moins spectaculaire que Delphes ou Athènes, mais non moins intéressante et importante par les événements de son histoire tant culturelle, militaire que commerciale, explique Karl Reber, professeur d’archéologie classique à l’Université de Lausanne et actuel directeur de l’Esag.

Très bien placé, à la fois proche du continent, tout en étant un passage obligé pour les bateaux, le site est bien préservé, les constructions modernes n’ayant de loin pas tout recouvert.» «Le niveau antique est à fleur de sol, en quelque sorte, renchérit Sylvian Fachard. Une aubaine pour les archéologues!»

Valais Connection. Superbe démonstration de ce que peut faire une mission archéologique, telle que l’Esag qui travaille sur des budgets d’équilibristes dispensés pendant longtemps uniquement par le Fonds national suisse pour la recherche scientifique, complétés par des fonds privés, depuis la création d’une fondation en 1982 (actuellement présidée par Pascal Couchepin, grâce à la «Valais Connection» de Pierre Ducrey), l’exposition de Bâle est un «aboutissement» pour ce dernier: «Celui de quarante-six ans de présence suisse à Erétrie, et presque autant de lutte permanente pour être reconnu par les autorités grecques comme un partenaire fiable et de la part de la Suisse comme une entité de recherche universitaire à long terme.»

«Erétrie doit exister en Suisse! se réjouit Thierry Theurillat, responsable de recherche à l’Institut d’archéologie et des sciences de l’antiquité de l’Université de Lausanne et secrétaire scientifique, en Suisse, de l’Esag. Le public ne sait pas qui nous sommes. Cette exposition peu traditionnelle, qui tente une approche neuve en désacralisant la notion de chefd’oeuvre et en superposant les périodes historiques, est une occasion magnifique de susciter l’enthousiasme autour de nos activités.»

Depuis le haut de l’Acropole, le regard glisse de la mer impavide aux parkings qui ont remplacé les marais d’antan. Au nord, des lotissements entiers de villas neuves. Les autorités locales prévoient 25 000 habitants en 2025. La cité sur terre a autant d’ambitions que la cité sous terre.


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Pratique
«Cité sous terre. Des archéologues suisses explorent la cité grecque d’Erétrie» est à voir à Bâle du 22 septembre au 30 janvier à l’Antikenmuseum Basel und Sammlung Ludwig. L’exposition, organisée conjointement avec le Service archéologique grec, la 11e Ephorie des antiquités d’Eubée et le Musée archéologique national d’Athènes est accompagnée d’un superbe catalogue publié par les Editions In Folio. www.antikenmuseumbasel.ch

L’Hébdo
Par Isabelle Falconnier - Mis en ligne le 15.09.2010 à 15:15
source : http://www.hebdo.ch/eretrie_cite_sous_terre_59731_.html

2010-09-22, Lorenz E. Baumer

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Laeetitia Phialon

L’émergence de la civilisation mycénienne en Grèce centrale.
AEGAEUM 32. Annales liégeoises et PASPiennes d’archéologie égéenne
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